1. |
i. abstraction blanche
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Il y a d’abord cette abstraction blanche
comme au cœur du désert ces ruines
ou ces ossements
ou simplement la patine solaire sur les carreaux
la plage la feuille
une route usée par des exodes millénaires
Des cheveux sous les longs baisers
Dans l’acidité friande des vents
Blanc la source ou l’éclair souple du bouleau
ou le verbe inscrit dans l’hésitation
un moment premier où la vie monte
visage au rejet des vagues
je sors de l’océan en silence
ne sachant d’où cette force
et pour où cet élan
le désir migratoire sous le passage du sang
et l’appel d’orage
tous les souffles rassemblés les corps
[La terre
en pleine
possession de la nuit]
des failles pour la vie toutes ses pulsations tous ses soubresauts
le bassin de prémonitions et la clarté du plaisir
ni patience ni crainte ni fatigue
mais le corps émergeant de sa gangue
du plasma des soupirs
sous le fléau blanc du silence
la montée
le tremblement séculaire dans les éphémérides
Ces racines au puits traverseront les pierres
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2. |
ii. un seul moment
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un seul moment singulier nous fut accordé
où il n’y avait aucune distance
entre l’arrêt intime de notre hâte et
le recul très précis de l’angoisse
aucune distance que cette parfaite
rotation intérieure
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3. |
iii. l'air était si doux
03:28
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L’air était si doux dans quel but
l’arbre interrompu entre sa floraison et l’espace
avant que sa vie ne se multiplie en entier dans ses racines
toute étreinte se prolonge au hasard
engendre d’autres saisons d’autres secrets
la nuit nous déconstruit par cœur
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4. |
iv. hors de toi
02:23
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hors de toi le temps est une prolongation difficile
la déchirure saisonnière des arbres
leur dépouillement gercé
le découpage blanc du paysage
jusqu’au déracinement de toute attente
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5. |
v. cet amour-alizé
02:39
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Cet amour alizé porté au-devant des frayeurs
tout a été transcrit pour lui
j’accomplis tant d’espace dans tes rêves
chaque hâte est un prodige
parfois des soleils grimpent aux feuilles grimpent aux vagues
chacun y perd son nom ses tabous sa mémoire
[suite sans fin des sites]
nous séparés de nous par une phrase sans fin
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6. |
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je t’inscris en tout ce qui n’est pas moi
tu as soif
les moindres jours nous ressemblent désormais
les vents vieillissent
tu es debout sur le bois sauvage des ans
et tu t’en viens vers tant de blancheurs recueillies
tableaux du corps
l’amour écorché vif passe sur la ville
comme sur un miroir
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7. |
vii. été
01:06
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